17 déc. 2017

Post Scriptum








est ce que vous avez écouté cette mixtape,
la merveilleuse mixtape du Festival permanent x La Souterraine?

elle s'ouvre et elle se ferme avec logique et surprise,
à l'intérieur il y a un virage très beau
comme une note qui glisse avec le violoncelle
ça devient plus grave
on tombe - on se laisse glisser

et surtout
à la fin
il y a un rappel
comme un post scriptum à la fin d'une lettre
c'est souvent ce que je préfère
ce qui dépasse
ce qui se rajoute

Voilà comment Gaspar Claus, qui a donc lancé le festival Permanent et les disques qui vont avec, présente ce morceau final
(il faut savoir qu'en plus d'être un violoncelliste absolument renversant,
Gaspar transforme régulièrement des idées exaltantes et à priori impossibles, en occasions fluides, faciles, extrêmement solaires, encore une fois, il n'y a plus qu'à se glisser dedans
un alchimiste avec les matériaux qui lui pleuvent directement dans les mains
il ne voit même pas comment il les révèle - ce n'est pas du charbon qui devient de l'or
c'est qu'on s'aperçoit qu'on était distraits- que c'était de l'or depuis le début

il faut par conséquent se pencher sur sa musique et sur tout ce qu'il entreprend
avec la soif des personnages de Jack London, celle des trésors et des aventures)

Voici donc comment Gaspar présente le final de ce disque :

" Et pour finir, un pianiste amoureux, perdu dans un village d’un pays très lointain, où trainait un vieux piano. Un ami qui préfère voyager plutôt que de jouer des concerts et enregistrer des disques alors qu’il est très grand musicien. Ce jour là il a posé un petit enregistreur de médiocre qualité à côté du piano… "

Une fois seulement avant ça, j'ai entendu jouer Romain Bertheau, sur un clavecin.

C'était exactement comme ça : poignant sans avoir besoin de rien prétendre, d'une beauté assez difficile à décrire parce que simple et virtuose à la fois, et surtout, parce c'était quelque chose de très insaisissable : un cadeau - quelque chose qu'on savait qu'on entendrait rarement - une beauté pas loin de la douleur, parce qu'il en avait fallu sans doute pas mal pour la produire, et parce qu'elle allait s'évaporer bientôt, parce qu'elle nous rappelait en même temps, ces deux choses salutaires et insupportables : que la beauté existait, que tout s'évaporait.



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